Diaporama. J’ai le plaisir de présenter mon reportage photo réalisé l’an dernier dans le campement d’exilés de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis.
Pendant trois mois, je me suis rendue plusieurs fois par semaine dans le campement, que j’ai vu s’agrandir de semaine en semaine. Les conditions de vie étaient sinistres. Il n’y avait qu’un point d’eau au bord du canal, avant que la mairie ne se décide, début octobre, sous la pression des associations, à en installer quelques autres. Il n’y avait pas de toilettes, qui n’ont été installées que vers la fin octobre, deux-trois semaines avant l’évacuation du 17 novembre 2020.
Les personnes souffraient de la faim et étaient dépendantes des distributions alimentaires, puis ont commencé à construire des baraques de cuisine, ou à faire la tambouille sur des braseros ou des feux de camp.
Certains exilés venaient de Suède, d’Allemagne, d’Autriche, où ils avaient été déboutés de l’asile, mais d’autres arrivaient de Somalie, du Soudan, d’Afghanistan. Ils venaient de faire la longue route, ils étaient exténués, parfois malades ou blessés, et au lieu d’être accueillis décemment en tant que demandeurs d’asile, ils survivaient dans ce campement en attendant une hypothétique prise en charge. Quand le froid et la pluie sont arrivés, la situation est devenue encore plus dure.